L'entrée dans la vie active n’a jamais été aussi complexe pour les titulaires de diplômes du supérieur. Après le rebond post-Covid, l’incertitude économique frappe de plein fouet la génération qui entre sur le marché de l’emploi.
Bonjour à tous ! Je suis Thomas Veldkamp et je suis ravi de vous retrouver avec Footnotes, votre compagnon de route pour éclairer un monde complexe. Merci à Alexis Rontchevsky pour son aide précieuse dans la rédaction de l’édition de la semaine.
NOTA BENE | Par Thomas Veldkamp
Thomas Veldkamp est juriste de formation. Il travaille pour une ONG internationale depuis Amsterdam. Il a travaillé dans le secteur humanitaire en République centrafricaine et pour des cabinets d’avocats internationaux à Paris et New York.
Pour les jeunes diplômés, la rentrée 2025 était rude. “La fête est finie”, déclarait récemment Gilles Gateau, DG de l’Association Pour l’Emploi des Cadres (APEC).
L'entrée dans la vie active n’a jamais été aussi complexe pour les titulaires de diplômes du supérieur. Après le rebond post-Covid, l’incertitude économique frappe de plein fouet la génération qui entre sur le marché de l’emploi.
La dynamique de l’emploi des jeunes diplômés s’est nettement retournée depuis 2023.
En France, l’APEC s’attend à une baisse de 16% des recrutements de jeunes cadres cette année, après une baisse de 19% en 2024 (voir graphique). La baisse concerne l’ensemble des recrutements de cadres, mais touche particulièrement les débutants.
Aux Etats-Unis, le Wall Street Journal parle d’une “crise de l’emploi” pour les jeunes diplômés. Pour la première fois, le taux de chômage des jeunes diplômés (22-27 ans, niveau licence ou master) dépasse la moyenne nationale. A plus de 6,6 %, le chômage des jeunes diplômés atteint un niveau record hors pandémie.
En Grande-Bretagne, le recul du nombre d’annonces (-12 %) affecte particulièrement le nombre de postes proposés aux jeunes diplômés, qui chute de 33 % sur un an (chiffres d’Indeed rapportés par le FT).
Ce ralentissement touche les secteurs pourtant traditionnellement attractifs : banque, conseil, informatique. Selon l’Insee, les offres de stage ou d’alternance surpassent désormais les contrats à durée indéterminée, même pour les titulaires de master en ingénierie ou data science.
Pour chaque poste disponible, le volume de candidatures croît. La contraction du marché de l’emploi accentue la concurrence, renforçant le rapport de force en faveur des employeurs, impactant aussi les salaires.
La plus-value salariale apportée par le diplôme s’estompe. Aux États-Unis, ce “wage premium”stagne depuis plusieurs années, et baisse même depuis la pandémie.
Pour expliquer la crise de l’emploi des jeunes diplômés, l’arrivée de l’intelligence artificielle est régulièrement soulevée :
Les tâches autrefois confiées aux diplômés spécialisés seraient désormais résorbées par l’IA. Mais, comme le souligne The Economist, la baisse des recrutements dans les industries à forte concentration de diplômés précède l’arrivée de ChatGPT.
L’adoption de l’IA pourrait toutefois réduire encore plus les chances d’insertion des jeunes dans les années à venir.
Leila Bengali, économiste à la Réserve Fédérale de San Francisco, renverse le problème :
Par le passé, les progrès technologiques ont largement favorisé les employés hautement spécialisés.
Aujourd’hui, l’impact de ces technologies sur la productivité des diplômés a ralenti : les nouvelles technologies n’augmentent plus autant la productivité marginale des travailleurs éduqués, de plus en plus nombreux à maîtriser les technologies essentielles.
Ce ralentissement de la valeur ajoutée des compétences technologiques explique la baisse de la demande relative de diplômés, conduisant à une stagnation du “wage premium”.
La conjoncture économique amplifie le problème : hausse des taux d’intérêt et incertitudes géopolitiques incitent les entreprises à se tourner vers des profils expérimentés, à privilégier les contrats précaires, ou encore à renforcer la sélection automatisée des trop nombreuses candidatures.
L’insertion sur le marché du travail reste toujours plus facile avec un diplôme. Mais chez les jeunes, l’écart entre diplômés et non-diplômés s’est réduit.
L’inflation des diplômes questionne l’enseignement supérieur :
Ciblage de filières prometteuses, intégration de l’employabilité dans les cursus par les stages et l’apprentissage, renforcement de l’accompagnement, du mentorat et des réseaux alumni sont des pistes régulièrement soulevées.
En pratique, cela ne marche pas toujours : un dispositif britannique devant promouvoir l’alternance aurait surtout profité à des employés plus âgés poursuivant des qualifications avancées, au détriment des jeunes issus de formations d’entrée.
L’enjeu devrait aussi interpeller plus largement, notamment les entreprises et pouvoirs publics :
Florence Ihaddadene, sociologue, plaide pour une meilleure reconnaissance des stages, apprentissages et services civiques, notamment à travers la rémunération de ces expériences et leur intégration dans le calcul des retraites.
Quant aux jeunes diplômés, ils devront se distinguer en misant sur le numérique, leur réseau professionnel et en diversifiant leurs expériences (stages, bénévolat, freelancing) — tout en continuant de viser l’excellence académique.
La tendance actuelle devrait inquiéter. Selon Peter Turchin, de l’Université du Connecticut, une “surproduction d’élites” peut entraîner des tensions politiques et sociales. Selon Turchin, lorsqu’une une société forme plus d’individus hautement qualifiés qu’elle ne peut intégrer dans des positions de pouvoir, les exclus peuvent se retourner contre le système.
Alors qu’un nombre toujours plus restreint d’actifs finance une population vieillissante, une crise durable de l’accès à l’emploi aurait des effets économiques désastreux. À cette fragilité s’ajoute le poids psychologique pour une génération qui voit son avenir se bloquer. Des réponses urgentes s’imposent.
L’achat d’œuvres d’art peut constituer une valeur refuge relativement distincte des autres classes d’actifs traditionnels, souvent plus exposées aux incertitudes économiques. L’investissement dans l’art permet également de conjuguer finance et plaisir, en acquérant un morceau d’histoire de l’art. C’est ce que propose la société Matis, qui distribue des club deals exclusifs sur des artistes ayant profondément marqué l’histoire de l’art comme A. Warhol, Y. Kusama, Y. Klein ou encore K. Haring.
À noter que Matis, pour l'ensemble de ses club deals vise :
une durée d'investissement maximum de 5 ans, et une durée de détention moyenne (non garantie) de deux ans ;
un TRI net de frais cible à 15%* (non garanti).
En date du 2 septembre 2023, le TRI annualisé moyen net de frais des club deals Matis Club s’établit à 33,3%.
Son modèle, fondé sur le co-investissement via des sociétés de projet, accessible dès 20 000€, permet aux investisseurs d’accéder à des œuvres sélectionnées d’artistes majeurs, valorisés par les institutions muséales, les principales galeries mondiales et les collectionneurs internationaux.
Avertissement : les performances passées ne préjugent pas des performances futures. L’investissement dans des actifs non cotés présente un risque de perte partielle ou totale du capital investi.
* Le taux de rentabilité interne prend en compte les flux de trésorerie générés par un investissement sur une période d'un an, ainsi que la valeur de revente finale de cet investissement. Le TRI mesure la rentabilité réelle d'un investissement en prenant en compte le temps et les montants investis.